- vioque
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• 1815 arg.; de vieux ou provenç. velhaco♦ Fam. Vieux. Elles sont un peu vioques. — Subst. Pop. Les vioques; spécialt les parents. Demande à tes vioques.⇒VIOC, VIOQUE, adj. et subst.ArgotI. — Adj. Qui est vieux, vieille, âgé(e). Nous avons l'air d'être à la fois nous-mêmes et d'étranges vieillards. — Quand on s'ra vioques, c'est comme ça qu'on sera laids, dit Tirette (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 72). V. croulant II A 2 c ex. de Fallet.II. — Subst. Vieil homme, vieille femme. Synon. croulant. Les paysans ils se causaient plus... Ils ont ôté leurs casquettes (...) les jeunes, les vioques, elles se faisaient plein de signes de croix (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 675). Tu me prends déjà pour un vieillard? (...) pour une guenille, (...) un défectif un vioc (...)? (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 80).— En partic. Les/mes viocs. Les/mes parents (synon. les/mes vieux); au sing., le père, la mère (synon. mon vieux/ma vieille). Quand on a enterré sa vioque (...) I n'a pas voulu chialer (BRUANT 1901, s.v. simuler). Que nous ont r'filé nos darons, Les viocs y ont carré des ronds (MARCUS, Quinze fables, 1947, p. 6).Prononc. et Orth.:[
]. Lar. Lang. fr.: vioc, vioque et en rem. vioquard; ROB. 1985: vioque et en rem. vioc, viocque. Étymol. et Hist. 1. a) 1815 vioc « vieux » (Chanson de Winter ds VIDOCQ, Mém., t. 3, 1828-29, p. 298: [je vais faire douze ans de bagne] Ma largue n'sera plus gironde, Je serai vioc aussi); b) 1833 « vieillard » (MOREAU-CHRISTOPHE, « Argot » Dict. convers., p. 60); c) 1835 ([RASPAIL], Réforme pénit., p. 2: un vioc surin. Un vieux couteau); d) 1901 (BRUANT: Vieille femme [...] Vioque); 2. 1901 sa vioque « sa mère », les viocs ou vioques « les grands parents » (ibid.). Prob. de vieux avec une finale influencée par les formes occit., cf. vieilloca « vieillard décrépit » (déb. XVIIIe s., Dict. des pat. du D. de N. Charbot [1645-1722] et Hector Blanchet [plusieurs mss entre 1710-1719], publ. par H. Gariel, Grenoble, 1885, 1re part.), et le prov. vieiaco « id. » (forme dauph. vielhoco), terme de mépris (v. MISTRAL). Fréq. abs. littér.:18.
vioque [vjɔk] adj. et n.ÉTYM. 1815, Esnault; de vieux, et suff. argotique, ou p.-ê. des formes franco-provençales veilloca, velhaco.❖♦ Argot. Vieux, vieille. || Elle fait un peu vioque. — REM. On trouve aussi vioc, n. et adj. m., et viocque, n. et adj. aux deux genres.♦ N. || C'est des vioques ! ⇒ Croulant.1 — Tiens, dit-il, voilà la viocque ! Comme on se retrouve…La viocque, expression poldève qui signifie littéralement la vieille, comporte une intention péjorative des plus irrespectueuses.M. Aymé, le Passe-muraille, p. 161.2 Tu me prends déjà pour un vieillard ? pour un gâteux ? pour une baderne ? pour une guenille, un débris, un déchu, un amoindri, une ganache, un décrépit, un sénile, un caduc, un suranné, une ruine, un archaïque, un périmé, un défectif, un vioc et pour tout dire un con ?R. Queneau, Loin de Rueil, p. 80.3 Pour la silhouette, Poupée s'en foutait royalement. Elle avait accepté son rôle, être sapée comme une viocque ne la gênait nullement.Martin Rolland, la Rouquine, p. 129.♦ Spécialt (avec un possessif ou l'article défini). Parents. ⇒ Vieux. || Ils sont sympas, tes viocs !❖DÉR. Viocard.
Encyclopédie Universelle. 2012.